François-Xavier Gbré, boursier AMA, vient d’achever un séjour de 15 jours à Rabat (Maroc). Il était invité en résidence à Kulte Gallery & Editions, avec l’artiste marocaine Zineb Benjelloun, entre le 15 et le 30 septembre.
Né à Lille d’une mère française et d’un père ivoirien, diplômé de l’Ecole Supérieure des Métiers Artistiques de Montpellier en 2002, François-Xavier Gbré mène depuis plusieurs années un travail photographique qui s’attache aux notions de métissage, de migrations, de mémoire. Issu de l’immigration et métis, il s’attache à créer des passerelles entre des lieux qui ont résisté à l’épreuve du temps et qui peuvent se révéler être des témoins de l’histoire. D’Israël à Bamako, en passant par Cotonou ou Lomé, je révèle les traces laissées dans l’architecture, des fragments d’humanité. Son travail a notamment été présenté aux Rencontres de Bamako (2009-2011), à Tiwani Contemporary, Londres (2012), aux Rencontres Picha (2013), à Art Twenty One Lagos et à la Galerie Cécile Fakhoury Abidjan (2014), parmi bien d’autres. Il a été le récipiendaire du prix de la Fondation Blachère aux Rencontres de Bamako 2009 ; du second prix du concours PhotoAfrica à Tarifa en 2010 ; et du prix du jury aux Nuits photographiques de Pierrevert en 2011.
Le projet de résidence de François-Xavier Gbré et de Zineb Benjelloun s’articule autour des espaces de l’ancien hôpital militaire de Rabat, L’hopital Marie Feuillet, dit MARIFIYI. Situé au quartier populaire l’Océan, l’hôpital militaire MARIE FEUILLET fermé en 1999 fut à la fois la retraite du sultan Moulay Slimane ; puis le palais d’été du sultan Moulay Abdelaziz ; puis, à partir de 1912, le fleuron de la médecine au Maroc. Cette bâtisse, désormais abandonée, fait entièrement partie de la mémoire collective des rabatis : lieu d’histoire, lieu fantôme, lieu évocateur où le récit s’invite, entre fiction et réalité. M. Gbré souhaitait par cette collaboration immortaliser ce haut lieu de l’histoire teintée d’intrigues politiques, d’avancées médicales et d’imaginaire collectif. À l’issue de cette résidence, les artistes souhaitaient compiler les images, les témoignages et les dessins réalisés pour organiser une exposition à Kulte Gallery et éditer une publication.